dimanche 1 mai 2011

StepK revisite l'iconographie religieuse

StepK a eu une année 2010 "chargée", et 2011 est bien engagée. Il occupe un des ateliers d'artistes de la rue Saint-Pavin-des-Champs au Mans. Il expose à l'Espal, avec Primat... Et a plein de projets en tête. J'(Karine) apprécie plus que tout son travail et échanger avec cet artiste qui se sent parfois incompris.

Derrière les pseudos StepK et Primat. A l’Espal, jusqu'au 30 juin. D.R

Si vous n'êtes pas allés à l'Espal, allez découvrir Derrière les pseudos StepK et Primat. Jusqu'au 30 juin, sont présentés les peintures et dessins du premier, Stéphane Richard et les peintures de Benjamin Massé, alias Primat. Pour cette dernière exposition de la saison, l'Espal vous propose de (re)découvrir des artistes qui ont émergé dans notre région.

Légende : StepK dans son atelier posant devant sa Descente de Croix, inspirée par Rubens et avec l’ouvrage dont il fait la couverture L’expressionnisme 200 œuvres de chair et de sang, lelivredart, 2010. Photographie Karine Bergeot

Une peinture engagée qui suscite des réactions…

Moi, j’apprécie son travail, dans la ligne des expressionnistes dont il se réclame. Ses visages me parlent, m’interrogent, mais sa peinture, qui peut paraître violente aux yeux de certains, ne fait pas l’unanimité. Il a un petit côté Antonin Artaud qui a d’ailleurs écrit : « Le visage humain n’a pas encore trouvé sa face et c’est au peintre à la lui donner ». Pour StepK, « les artistes ne rentrent plus suffisamment au fond des choses. Je me sens contemporain dans une peinture, mais je ne suis pas dans mon époque ». Et d’ajouter : « mon travail agace, et certaines personnes me disent que c’est du déjà vu ! ». Stéphane Richard est imprimeur de métier et se revendique autodidacte. Il a débuté dans le milieu des fanzines satiriques. Il inscrit d’ailleurs ses peintures dans une continuité logique avec ses premiers travaux dont il conserve l’aspect très graphique. StepK peint depuis une dizaine d’années, son engagement et sa production sont marqués par une évolution marquée ces dernières années. Après avoir approché et échangé plusieurs fois avec la seule galerie parisienne dans laquelle il se reconnaisse, la Galerie Pierre Marie Vitoux, celle-ci accepte en 2008 de le représenter et de l’accompagner. En 2010, il a entre autres présenté son travail en Belgique (Galerie La Louve) et chez Thierry Julien, au Mans ; il fait la couverture de l’ouvrage L’expressionnisme 200 œuvres de chair et de sang, lelivredart, 2010, 190 p.


StepK travaillant à ses vitraux éphémères sur plexi. D.R.

Une prochaine étape prometteuse

Depuis un an, il occupe l’un des ateliers d’artistes de la rue Saint-Pavin-des-Champs au Mans. Il apprécie ce lieu de travail, mais reconnaît être « à l’étroit dans mon atelier de 10m2 et en recherche un autre pour poursuivre dans mes  grands formats et me lancer de nouveaux défis ». Et oui, Stéphane Richard est un homme de gageures. Pour l’exposition de l'Espal, il a choisi de présenter des grands formats. Sont proposés au public 17 tableaux, dont un de 10m2 et deux de 9m2... Dans cette exposition, « une discussion se crée entre l’homme et Dieu. Chaque visiteur peut interpréter le dialogue en fonction de sa croyance » ajoute l’artiste. Inspiré par la peinture religieuse du XVI siècle, il revisite dans certaines de ses peintures des œuvres telles que La Descente de Croix de Rubens ou La Pietà de Michel Ange. Pour lui, rien de profane dans ses peintures mais au contraire une profonde et réelle humanité. A travers ses scènes bibliques, il interroge les figures familiales et, aà sa maniè̀re, peuple un monde de personnages. Avec un regard peut être un peu provocateur, il défigure et donne visage à la fois aux hommes d’aujourd’hui, parle d’eux, mais aussi de leur souffrance ou de leur folie. Sa prochaine étape : « j’aimerais réaliser des sculptures, créer des volumes, faire de petits vitraux et de petits retables pour rentrer dans l’univers du sacré ». Stéphane a déjà travaillé le vitrail, lorsque la commune de Saint-Pierre-des-Bois lui a passé commande de trois vitraux éphémères, le temps que les verrières du XIXe siècle de l’église soient restaurées. Un travail bluffant ! On en redemande…

un des trois vitraux réalisés par Stepk pour l’église de Saint-Pierre-des-Bois. Ces vitraux éphémères seront présentés au Manoir de Couesme (Ancinnes) du 20 mai au 31 mai 2011. Photographie Karine Bergeot

Pratique : Atelier d’Artistes de la ville du Mans – 39 rue Saint-Pavin-des-Champs – 72000 Le Mans - 06 09 89 91 64 -  www.stepk.com /  Exposition Derrière les pseudos… StepK et Primat – Centre Culturel L’Espal - 60 rue de l’Estérel – 72100 Le Mans – 02 43 50 21 50 -  jusqu’au 30 juin 2011 – accueil@theatre-espal.net



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